Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sommes plus séparés que par Jacopo Forti, l’ami et le collaborateur de Zoppo. Le musée Malvezzi possède de ce Jacopo une Descente de croix, mais elle est bien inférieure à la plupart des productions de Zoppo, et surtout au tableau de la Vierge que ce maître peignit pour les Observantins de Pesaro, et au bas duquel il plaça cette inscription : Marco Zoppo da Bologna dip. in Venexia, 1471.

Lorsque Francesco Francia parut, l’école bolonaise était donc sollicitée d’un côté à rétrograder par les élèves dégénérés de Vitale et de Lippo Dalmasio, et, de l’autre côté, à marcher en avant par quelques hommes doués d’une intelligence plus haute et plus saine. Le Francia, en se rangeant du parti de ces derniers, leur assura la victoire. Il avait déjà magnifiquement préludé par ses travaux d’orfévrerie aux vastes entreprises pitturales qui devaient rendre son nom immortel. Mais une circonstance qui ajoute grandement à sa gloire, dit Lanzi, c’est que, jusqu’à son âge viril, il n’avait point touché le pinceau, et que, par une espèce de prodige dont on n’avait point encore vu d’exemple, il parvint en peu d’années à exercer non-seulement cet art avec succès, mais encore à figurer parmi les meilleurs maîtres, et à concourir avec les Ferrarais et les Modenais les plus habiles que Giovanni Bentivoglio avait rassemblés pour orner son palais. La réussite du Francia fut immense. Grâce à lui, Bologne devint un des centres de l’art les plus importants. Les maîtres des villes étrangères tenaient à honneur de passer pour ses élèves, dont le nombre