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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/416

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Francesco, et également surnommé ensuite l’Indaco. C’était un peintre d’un mérite éminent. Malheureusement, de même que Jacopo, il portait une

haine profonde à l’étude et un vif amour au bavardage, et de plus, il ne cessait de médire de tous ses rivaux et de leurs ouvrages. Après avoir peint quelques tableaux, et modelé en terre quelques figures à Montepulciano, il fit, à Arezzo, pour la salle de la confrérie de la Nunziata, une Annonciation(1), et un Père éternel environné d’une foule de petits anges. Lorsque le duc Alexandre alla pour la première fois à Arezzo, Francesco éleva, devant la porte du palais de’ Signori, un magnifique arc de triomphe orné d’une multitude de figures en relief. À la même occasion, il composa, en concurrence avec d’autres peintres, les décors d’une comédie, qui lui valurent beaucoup d’éloges.

Il se rendit ensuite à Rome, au moment où l’on attendait l’empereur Charles-Quint. Il y laissa plusieurs figures en terre, et une fresque représentant les armes du peuple romain. Ce dernier morceau décore le Capitole, et est fort admiré. Mais le chef d’œuvre de Francesco est, sans contredit, le cabinet en stuc qu’il exécuta dans le palais Médicis, à Rome, pour la duchesse Marguerite d’Autriche. On ne saurait imaginer rien de plus riche, de plus beau et de plus parfait. Je ne crois pas qu’il soit possible de faire en argent ce que Francesco fit là en stuc. il n’y a donc pas à douter que, s’il eût aimé le travail et exercé son génie, il serait allé loin. Il était très-bon dessinateur, mais il restait bien en arrière