Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/187

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belles choses que vous me dites. Si j’avais seulement une partie des qualités que vous m’attribuez, je n’en serais heureux que parce que vous auriez en moi un serviteur qui vaudrait quelque chose. Mais cela ne m’étonne point, depuis que je sais que vous ressuscitez les morts, que vous prolongez les jours des vivants, ou bien que, dans la colère où vous mettent les méchants, vous les envoyez à la mort pour un temps infini. Et, pour en finir, je suis tout à vous, tel que je suis,

Michel-Ange Buonarroti, à Rome. »

Tandis que les Florentins cherchaient à rassembler des fonds, quelques difficultés survinrent, rien ne se conclut, et la chose traîna en longueur. Pendant ce temps-là, Vasari et l’Ammanato avaient fait extraire à Carrare des marbres, dont une grande partie fut expédiée à Rome. Comme l’Ammanato accompagnait un de ces envois, Vasari le chargea d’une lettre pour Michel-Ange, auquel il mandait de s’entendre avec le pape sur l’endroit où l’on devait définitivement placer ces tombeaux, et de faire jeter les fondements aussitôt qu’il y aurait une décision. Après avoir reçu cette lettre, Buonarroti se rendit chez le pape, et écrivit à Vasari ce qui suit :

« Messer Giorgio, mon cher ami, Bartolommeo ne fut pas plus tôt arrivé ici, que j’allai parler au pape, et voyant qu’il voulait faire jeter les fondements des sépultures à Montorio, je pourvus à ce qu’on eût un maçon de Saint-Pierre. Le Tante Cose le sut, et voulut en envoyer un de sa façon ; moi,