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figurèrent le supplice de Perillus. La force qu’emploient les bourreaux pour jeter Perillus dans le fatal taureau d’airain qu’il a lui-même fabriqué est admirablement rendue, ainsi que la terreur dont est frappé le condamné. Phalaris, assis sur un trône, préside au châtiment du sculpteur dont le génie cruellement industrieux avait produit un nouvel et affreux instrument de torture (6). La même maison est ornée d’une belle frise composée d’enfants et de divers personnages coloriés en bronze.

Polidoro et Maturino exécutèrent, sur la place de la Douane, des batailles, et sur la façade de la propre maison où est l’Imagine-di-Ponte, plusieurs sujets dans lesquels le sénat romain joue le principal rôle.

En entrant, à droite, dans l’église de Sant’-Eustachio, on rencontre une petite chapelle où l’on reconnaît des figures dues au pinceau de Polidoro (7). Les deux associés peignirent encore la façade des Cepperelli, et derrière la Minerva, dans la rue qui mène aux Maddaleni, plusieurs sujets romains parmi lesquels on admire surtout un triomphe d’enfants merveilleusement beau et gracieux. Sur la façade des Buoni-Augurj, près de la Minerva, ils représentèrent Romulus traçant avec la charrue l’enceinte de Rome. Ils jetèrent dans cette composition un tel parfum d’antiquité, que l’on croit voir revivre les fondateurs de la ville éternelle. En effet, jamais personne ne se montra plus habile qu’eux en ce genre, et, chaque fois que l’on regarde leurs ouvrages, on ne peut se défendre d’un profond éton-