Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/687

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nement en songeant qu’il a été permis à la nature de doter notre siècle d’hommes capables de produire de tels miracles.

Au-dessous de Corte-Savella, dans la maison de la signora Costanza, ils peignirent l’Enlèvement des Sabines. La frénésie des ravisseurs est non moins énergiquement exprimée que la désolation des malheureuses femmes qui essaient d’échapper aux fantassins et aux cavaliers. Polidoro et Maturino réussirent encore bien mieux à exprimer les affections de l’âme dans les tableaux de Mutius Scevola, d’Horatius Coclès, et dans celui de la fuite de Porsenna, roi de Toscane.

Dans le jardin de Messer Stefano dal Bufalo, près de la fontaine de Trevi, ils firent des sujets relatifs à la fontaine du Parnasse, avec des grotesques et de charmantes figurines ; puis, dans la maison du Baldassino da San-Agostino, des sgraffiti avec quelques bustes d’empereur au-dessus des fenêtres de la cour (8).

À Montecavallo, non loin de Sant’-Agata, ils couvrirent une façade d’une multitude d’épisodes historiques parmi lesquels nous citerons celui de l’eau du Tibre portée au temple dans un crible par la vestale Tuzia, celui du navire que Claudia amène sur le rivage à l’aide de sa ceinture, et celui de Brennus attaqué par Camille (9). Sur une autre façade de la même maison, ils placèrent Romulus et Remus attachés aux mamelles de la louve, Horatius Coclès défendant contre mille ennemis l’entrée du pont que les pionniers romains coupent derrière