Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/751

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Dans le même temps il peignit, pour son intime ami le Cavaliere Baiardo, gentilhomme parmesan, un Cupidon qui prépare son arc et aux pieds duquel sont deux enfants assis dont l’un rit et l’autre pleure. Le premier tire le second par le bras et veut lui faire toucher du doigt Cupidon, mais le petit peureux craint de se brûler aux feux de l’amour. Cette ingénieuse composition est d’un coloris si suave, d’une grâce si ravissante, qu’elle n’a point cessé d’être admirée et imitée par les artistes et les amateurs. Elle est aujourd’hui dans le cabinet de l’héritier du Cavalière Baiardo, le signor Cavalière Marc’-Antonio Cavalca, lequel a rassemblé quantité de dessins de Francesco, tous très-beaux et très-achevés. Nous en dirons autant de ceux du même auteur que nous avons dans notre collection, et nous citerons entre autres le Martyre de saint Pierre et de saint Paul, qui fut gravé sur bois et sur cuivre à Bologne, comme nous l’avons déjà dit.

Pour l’église de Santa-Maria-de’-Servi, Francesco entreprit un tableau représentant la Vierge tenant sur ses bras son fils endormi ; à ses côtés sont plusieurs anges dont l’un porte une urne de cristal dans laquelle brille une croix que contemple la Madone. Cet ouvrage, malgré sa grâce et sa beauté, ne contenta point Francesco qui le laissa inachevé (11).

Francesco commença vers cette époque à abandonner ses travaux de la Steccata, ou du moins à les traîner tellement en longueur qu’il était évident qu’il ne marchait plus qu’à contre-cœur. Il avait jeté de côté la peinture pour se livrer à l’étude de l’al-