marie les accords du luth moderne aux chants mythologiques des sirènes, n’aurait-il pas dû se rappeler que, sur cette pauvre terre de la Calabre, étaient assises autrefois ces villes si savantes et si profondément artistes de la grande Grèce antique ? — Marco fut un produit de la tradition raphaëlesque qui influa tant dans cette époque sur l’école napolitaine. Le Vasari nous l’apprend, en nous disant que ses œuvres se rattachent à tout ce qu’il y a de bon dans la manière moderne. Quoiqu’il ait négligé de nous l’indiquer, il est certain que Marco fut l’élève fidèle et intelligent de Polydore de Caravage. Polydore, dans sa vieillesse, alla fonder à Messine une école vraiment remarquable, et beaucoup de Siciliens et de Calabrais initiés par lui en ont laissé les plus irrécusables témoignages. C’était aussi un homme de talent et un Calabrais que le malheureux qui, souillant ses mains habiles du sang de ce vénérable vétéran de la peinture, attacha au souvenir de son maître son nom odieux et son atroce ingratitude. Le tableau de l’Épiphanie qui se voit dans l’église de Saint-André, et où le misérable avait fait entrer un magnifique portrait du grand homme qu’il devait assassiner bientôt pour le voler, dépasse en mérite les œuvres vantées de son innocent condisciple et compatriote Marco.
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