Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/181

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tion d’un tableau destiné à un tabernacle en marbre qu’il venait de sculpter lui-même à la Madonna-delle-Carceri, pour Messer Baldo Magini. Antonio présenta donc Niccolò à Messer Baldo, qui céda à ses prières, bien qu’il eût déjà songé à Andrea del Sarto, comme nous l’avons dit ailleurs (4). Niccolò se mit aussitôt à l’œuvre et ne négligea rien pour se distinguer ; mais ses efforts furent infructueux, car son tableau est dépourvu de toute espèce de qualités. Ses maquettes en terre et en cire l’amenaient presque toujours à des résultats d’une lourdeur et d’une dureté désespérantes. Cependant il était impossible de travailler plus consciencieusement que lui ; et comme il savait que personne[1]… jamais il ne put pendant nombre d’années se persuader qu’aucun autre peintre lui fût supérieur. Son tableau renferme le Père éternel qui envoie quelques anges porter à la Madone la couronne de la virginité et de l’humilité. Plusieurs de ces anges jouent de divers instruments. Niccolò introduisit dans cette composition Messer Baldo, que l’on voit agenouillé aux pieds de saint Ubaldo, évêque. De l’autre côté est saint Joseph. Entre ces deux saints se trouve cette image de la Vierge, qui a opéré des miracles en cet endroit.

Niccolò représenta ensuite d’après nature, dans un tableau de trois brasses de hauteur, Messer Baldo Magini debout et tenant en main le modèle de l’église de San-Fabiano de Prato. Ce portrait, l’un des meilleurs que notre artiste ait produits, fut placé par les

  1. Cette lacune inexplicable se trouve même dans la première édition du Vasari.