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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/266

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Si, sous ces derniers rapports, il ne peut se mesurer avec l’art italien, il surpasse pourtant celui-ci par la connaissance du clair-obscur, par la perfection ingénieuse qu’il sait donner à la localité, d’après les lois de la perspective, dans ce qui regarde soit l’architecture, soit le paysage. La conception de quelques sujets bibliques est toute particulière et souvent empreinte d’une haute poésie.

Il faut distinguer en France deux écoles de miniatures : à la tête de l’une se trouve Jean Fouquet, de Tours, premier peintre de Louis XI. Les ouvrages qui se trouvent à Paris, de Jean Fouquet, sont les miniatures dont il a orné une traduction française de l’Histoire des Juifs, par Josèphe, conservée à la Bibliothèque Royale (mss. franç. no 6891). À la fin de ce volume in-folio, on lit la notice suivante, écrite par François Robertet, secrétaire de Pierre II de Bourbon, époux d’Anne de France, fille de Louis XI : « Icy ce livre a douze ystoires. Les trois premières de l’enlumineur du duc Iehan de Berry, et les neuf de la main du bon paintre et enlumineur du Roy Loys XI, Jehan Fouquet, natif de Tours. » Une autre notice, écrite par le même Robertet, dit que ce livre est la propriété de Pierre II, duc de Bourbonnais et d’Auvergne, etc. Il en résulte que cette notice n’a été faite qu’après 1488, parce que ce seigneur ne prit le titre de duc qu’après la mort de son frère Jean II, qui eut lieu dans ladite année. Les trois premières miniatures rappellent en effet, sous tous les rapports, celles qu’on trouve dans les livres d’heures du duc Jean de Berry, que nous avons signalés plus haut,