Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/280

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sainte Hélène reconnaissant la vraie croix dont l’attouchement ressuscite un mort, — et enfin, l’empereur Héraclius, pieds nus et en chemise, portant la croix du Christ, devant laquelle des femmes, des hommes et des enfants agenouillés sont en adoration. Chacun de ces tableaux est accompagné de deux femmes en clair-obscur, qui semblent le soutenir. Au-dessous du premier arc de la chapelle, on trouve un saint François de Paule et un saint Jérôme, cardinal, grands comme nature. Daniele dépensa sept années d’un travail opiniâtre à cet ouvrage qui, malgré ses qualités, pèche par un certain manque de facilité, comme toute peinture exécutée avec lenteur, Daniele s’aperçut probablement lui-méme de ce défaut, et, craignant qu’on ne le lui reprochât, plaça sous les pieds de saint François et de saint Jérôme (peut-être pour prévenir la critique) deux petits bas-reliefs en stuc dans lesquels il voulut montrer que la ressemblance de style qu’il avait avec Michel-Ange et Sebastiano del Piombo, dont il imitait les exemples et suivait les avis, pouvait suffire pour le défendre contre les morsures des envieux et des méchants. Dans un de ces bas-reliefs, des Satyres pèsent dans une balance des jambes, des bras et divers morceaux de figures, puis séparent ceux qui sont d’un bon poids, et envoient les mauvais à Michel-Ange et à Fra Sebastiano, pour qu’ils les jugent[1].

  1. L’annotateur de l’édition romaine du Vasari pense que notre auteur a mal décrit ce bas-relief. Des satyres, ajoute-t-il, pèsent une à une les figures de la chapelle, et, les trouvant de bon poids, chassent les satyres ennemis du peintre.