Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/281

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L’autre bas-relief représente Michel-Ange se regardant dans un miroir : allégorie dont le sens est très-clair[1]. Aux deux angles extérieurs de l’arc, Daniele peignit encore deux figures nues en clair-obscur qui ne sont point inférieures à celles dont nous avons parlé plus haut. Lorsque cette chapelle fut livrée au public, elle valut à son auteur de grands éloges et la renommée d’un excellent maître.

Daniele fut ensuite chargé de peindre une frise dans une salle du palais du cardinal Alexandre Farnèse, et un tableau sur chacune des parois. Il y représenta un Triomphe de Bacchus, une Chasse, et d’autres semblables sujets. Il figura, en outre, dans la frise, en plusieurs endroits, et sous divers aspects, une Licorne au giron d’une vierge, armoiries de l’illustre famille Farnèse. Cet ouvrage fut cause que le cardinal, juste appréciateur des hommes de talent, accorda toujours à notre artiste une protection qui aurait été plus efficace encore si Daniele n’eût pas été si lent dans son travail. Ne le blâmons point cependant, car cette allure lui avait été imposée par la nature, louons-le plutôt d’avoir mieux aimé faire peu et bien que beaucoup et moins bien. Mais sans parler de l’affection que lui portait le cardinal, il fut constamment maintenu dans les bonnes grâces des Farnèse par le signor Annibal Caro qui

  1. « Il est possible, dit encore l’annotateur de l’édition romaine, il est possible que le sens de cette allégorie soit très-clair pour Vasari, mais il aurait mieux fait de l’expliquer. » Lanzi écrit que Daniele a représenté son maître se regardant dans un miroir, pour indiquer que Michel- Ange se reconnaissait lui-même dans l’ouvrage de son élève.