Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/288

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et quelques hommes sensés remontrèrent que ce serait un grand péché que de détruire ce chef-d’œuvre, et ils réussirent à le conserver en en corrigeant la licence au moyen de légères draperies ajoutées par Daniele qui compléta cette tâche, sous le pontificat de Pie IV, en refaisant la sainte Catherine et le saint Blaise, qui paraissaient blesser la décence.

Dans le même temps, Daniele commença les statues de la chapelle du cardinal de Montepulciano et le saint Michel de la porte du château de Sant’-Agnolo ; mais, arrêté par son irrésolution, il fut loin de pousser ces travaux avec l’activité que l’on était en droit de réclamer de lui.

Sur ces entrefaites, le signor Ruberto Strozzi, envoyé par Catherine de Médicis, régente du royaume de France, vint à Rome avec mission de s’entendre avec Michel-Ange pour élever un monument à la mémoire du roi Henri II, qui avait été tué dans un tournoi. Michel-Ange, à cause de son grand âge, refusa de se charger de cette entreprise, et conseilla de la confier à Daniele, qu’il promit d’aider de ses avis. Strozzi y consentit, et après de mûres réflexions sur le projet auquel on devait s’arrêter, il fut décidé que Daniele exécuterait tout d’un morceau un cheval en bronze, de vingt palmes de hauteur sur quarante palmes de longueur, surmonté de la statue du roi Henri. Notre artiste fit donc, avec les conseils de Michel-Ange, un petit modèle en terre qui plut extrêmement à Ruberto Strozzi. Ce seigneur, après en avoir écrit en France, conclut avec Daniele un traité dans lequel furent stipulés le prix