Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/287

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il regagna Florence où il voulait payer un pieux tribut à la mémoire d’un de ses élèves, nommé Orazio Pianetti, qu’il avait amené de Rome à Florence, et qui était mort dans cette dernière ville en y arrivant. Daniele, ne sachant autrement témoigner sa douleur, revint donc à Florence pour sculpter en marbre, d’après un modèle moulé sur nature, le buste de ce jeune homme qu’il plaça avec une épitaphe dans l’église de San-Michele-Berteldi. Daniele montra qu’il entendait l’amitié de toute autre façon que la plupart des hommes d’aujourd’hui, qui ne se souviennent de leurs amis qu’autant qu’ils peuvent les exploiter.

Avant de retourner à Rome, Daniele alla à Volterra qu’il avait quittée depuis longues années. Il y fut reçu avec toutes sortes de caresses par ses parents et ses amis qui le prièrent de laisser à sa patrie quelque souvenir de lui. Il peignit alors un petit tableau du Massacre des Innocents, qu’il donna à l’église de San-Piero. Comme il pensait qu’il voyait Volterra pour la dernière fois, il vendit le peu de biens qu’il y possédait à Lionardo Ricciarelli, son neveu. Ce Lionardo demeura long-temps à Rome avec Daniele, et, après avoir appris sous sa direction à travailler le stuc, aida durant trois années, et en compagnie d’une foule d’autres jeunes gens, Giorgio Vasari à décorer le palais Médicis.

Daniele arriva à Rome au moment où le pape Paul IV voulait jeter à terre le Jugement dernier, de Michel-Ange, qui lui semblait renfermer des nudités trop choquantes. Heureusement, des cardinaux