Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/411

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tecte et de perspectiviste, demeura plusieurs années auprès de Maximilien. Le savant Scaliger (2), auquel il enseigna le grec et le latin, écrit qu’il l’entendit soutenir, en présence de cet empereur, plusieurs thèses fort curieuses.

Quelques personnes aujourd’hui vivantes racontent, comme une chose dont elles se souviennent parfaitement, que Fra Giocondo fut celui qui donna les moyens de fonder, avec une solidité à toute épreuve, la pile du milieu du pont de Vérone, que les eaux de l’Adige avaient plusieurs fois renversée. Il la fit entourer d’une double rangée de longs madriers, qui empêchèrent l’eau, dont la rapidité est extrême en cet endroit, de produire de nouvelles excavations dans le terrain, qui a très-peu de consistance. Par ce procédé si simple, cette pile s’est conservée jusqu’à présent dans le meilleur état, et l’on espère qu’en ne s’écartant point des recommandations de Fra Giocondo, elle se conservera éternellement.

Dans sa jeunesse, Fra Giocondo profita de son séjour à Rome et dans d’autres villes d’Italie pour étudier les monuments de l’antiquité, et rassembler une multitude d’inscriptions antiques, dont il composa un livre magnifique qu’il offrit à Laurent de Médicis, qui lui porta constanmient une affection particulière, ainsi qu’à son compatriote Domizio Calderino. Le Poliziano cite comme une autorité, dans ses Mugellane, ce manuscrit de Fra Giocondo, auquel il décerne le titre d’habile antiquaire.

Fra Giocondo écrivit sur les Commentaires de