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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/49

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qu’autant le mérite et les hommes de talent étaient tenus en estime par le roi, autant ils étaient méprisés et vilipendés par ses agents, résolut de retourner dans sa patrie. Les trésoriers, qui s’aperçurent de son mécontentement, lui soldèrent ce qui lui était dû, jusqu’au dernier quattrino ; mais rien ne fut capable de le faire renoncer au parti qu’il avait adopté. Il est vrai qu’il ne s’en alla point sans en avoir écrit au roi et au cardinal.

De Paris il se rendit à Lyon, et de là par la Provence à Gènes. Après un court séjour dans cette ville, il alla en compagnie de quelques amis à Venise, à Padoue, à Vérone et à Mantoue, tantôt examinant et tantôt dessinant les édifices, les sculptures et les peintures. À Mantoue, il fut surtout séduit par les ouvrages de Jules Romain, dont il copia plusieurs avec soin. Ayant ensuite appris que les Servîtes tenaient un chapitre général à Budrione, il y courut visiter ses amis, et entre autres Maestro Zaccheria de Florence, à la prière duquel il modela en terre deux figures grandes comme nature, dans l’espace d’un jour et d’une nuit. Ces deux statues, peintes en couleur de marbre blanc, représentaient la Foi et la Charité. Elles servirent d’ornement à une fontaine artificielle que le Frate fabriqua avec un immense vase de cuivre, et dont les eaux coulèrent durant toute la journée où le chapitre fut assemblé. De Budrione, il revint avec Maestro Zaccheria, dans son couvent des Servîtes à Florence, et il fit en terre un Moïse et un saint Paul, qu’il plaça dans deux niches de la salle du chapitre. Bien-