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chel-Ange se rendit à Rome, où il était rappelé par le pape, qui voulait que l’on construisît en marbre la/ façade de San-Lorenzo. La mort de Sa Sainteté empêcha l’exécution de ce projet.

Pendant ce temps, le Frate découvrit à Florence son saint Cosme, qui fut très-admiré. Et pour dire vrai, cette statue, grâce à la coopération de Michel-Ange ou aux efforts du Frate, est la meilleure que celui-ci ait jamais produite : aussi est-elle bien digne de la place qu’elle occupe.

Débarrassé, par la mort du pape, de l’entreprise de San-Lorenzo, Michel-Ange songea à mener à fin le mausolée de Jules II. Comme il avait besoin d’auxiliaires, il appela le Frate, qui ne put aller l’aider à Rome avant d’avoir terminé à la Nunziata une belle image du duc Alexandre, qu’il représenta armé et agenouillé sur une bourguignote.

Sur ces entrefaites, le cardinal Hippolyte de Médicis apprit que le cardinal de Tournon désirait emmener un sculpteur à la cour du roi de France. Il lui persuada de jeter son choix sur Fra Giovan’-Agnolo, lequel de son côté fut décidé par les conseils de Michel-Ange à suivre le cardinal à Paris. Le roi de France accueillit gracieusement notre artiste. Il lui assigna un bon traitement et lui commanda quatre grandes statues. Le Frate n’avait pas encore terminé ses modèles, lorsqu’il commença à être tourmenté par les trésoriers, qui lui refusèrent le payement de son traitement et tout ce qui lui avait été accordé par le roi, que la guerre avec les Anglais retenait sur les frontières. Fra Giovan’-Agnolo, voyant