Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/714

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en étant à Bologne que lorsqu’il était à Ferrare. À cette époque, les comtes Ercolani reçurent à Bologne un tableau du Corrége, d’une beauté indicible, représentant Jésus apparaissant à Marie-Madeleine, sous la figure d’un jardinier (8). Girolamo copia cette peinture, et se passionna tellement pour le style du Corrége, qu’il se rendit aussitôt à Modène pour voir les autres ouvrages de ce maître. À Modène, il fut surtout émerveillé d’un grand tableau renfermant l’Enfant Jésus, porté par la Madone et épousant sainte Catherine, accompagnée de saint Sébastien et de divers personnages dont les têtes semblent avoir été peintes dans le paradis. Il est impossible de voir de plus beaux cheveux, de plus belles mains, et un coloris plus ravissant et plus vrai. Le docteur Francesco Grillenzoni, ami du Corrége et possesseur de ce chef-d’œuvre, permit à Girolamo de le copier. Notre artiste consacra à ce travail toute l’application imaginable. Il en fit de même pour le saint Pierre martyr, du Corrége, qu’une confrérie de séculiers conserve, avec raison, comme un morceau précieux, et pour un autre admirable petit tableau que le même auteur avait peint pour la confrérie de San-Bastiano. Grâce à ces études, Girolamo améliora et modifia complétement sa première manière. De Modène, il alla à Parme, où il savait que se trouvaient quelques productions du Corrége. Il copia une partie des peintures de la tribune de la cathédrale, c’est-à-dire la Vierge qui monte au ciel au milieu d’une multitude d’anges, les apôtres qui contemplent son