Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/713

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conversa- était douce et enjouée. L’adversité le trouva toujours patient et résigné. Dans sa jeunesse, il aimait à tirer des armes et à jouer du luth. Son obligeance était extrême. Il compta parmi ses amis Giorgione de Castelfranco, Tiziano de Cador, Jules Romain, et, en général, témoigna beaucoup d’affection à tous les artistes ; et cela, je puis le certifier pour ma part, car, les deux fois que j’allai de son temps à Ferrare, je reçus de lui le plus bienveillant accueil.

On lui donna une sépulture honorable dans l’église de Santa-Maria-del-Vado, et son mérite fut dignement célébré en vers et en prose. Comme je n’ai pu me procurer le portrait de Benvenuto, j’ai placé en tête de cette notice, sur les peintres lombards, celui de Girolarno da Carpi, dont nous allons maintenant écrire la vie.

Le Ferrarais Girolamo, dit da Carpi, disciple de Benvenuto Garofalo, commença par être employé par son père, Tommaso, qui était peintre d’écurie, à décorer des coffres, des escabeaux, des corniches et d’autres grossiers ouvrages. Girolamo, ayant ensuite quelque peu profité des leçons de Garofalo, espérait que son père n’exigerait plus de lui de travaux mécaniques ; mais Tommaso, qui avait besoin de gagner de l’argent, se montra inflexible. Girolamo résolut alors de le quitter. Il se rendit à Bologne, où il fut bien accueilli par les gentilshommes de la ville. Il y fit plusieurs portraits très-ressemblants, qui le mirent en haut crédit et lui valurent de bons profits, de sorte qu’il aidait plus son père