Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/736

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Raphaël d’Urbin, et elles en tiendraient beaucoup plus encore, si une énorme distance n’eût point séparé Alessandro de ce divin maître.

Lattanzio Gambaro (24), gendre d’Alessandro Moretto et disciple de Giulio Campo, est le meilleur peintre qu’il y ait aujourd’hui à Brescia. On lui doit le tableau du maître-autel et les fresques qui couvrent la voûte et les murailles de l’église de San-Faustino. À San-Lorenzo, il peignit aussi le tableau du maître-autel, les fresques de la voûte et deux sujets sur les parois. Il décora, en outre, de belles inventions la façade et l’intérieur de sa maison, qui est près de San-Benedetto. Dernièrement, lorsque j’allai à Brescia, je vis chez lui deux magnifiques portraits, celui de sa femme et celui de son beau-père, Alessandro Moretto. Certes, Gambaro pourrait marcher de pair avec les plus grands maîtres, si toutes ses peintures ressemblaient à ces deux portraits ; mais il est encore vivant, nous ne nous étendrons pas plus longuement sur son compte.

Giangirolamo de Brescia (25) laissa de nombreux ouvrages à Venise et à Milan. Dans les bâtiments de la Monnaie de cette dernière ville, on voit de lui quatre superbes tableaux représentant des effets de nuit et de feu. À Venise, Tommaso da Empoli conserve de Giangirolamo une Nativité du Christ à effet de nuit, et plusieurs autres fantaisies du même genre. Comme Giangirolamo ne s’exerça qu’à représenter de semblables scènes, il ne fit point de grandes machines. Nous nous bornerons à constater qu’il affectionnait les sujets fantasques et capricieux,