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vers le milieu du XIIIe siècle, et à la même époque les décorations du presbytère de Parme et de la cathédrale de Crémone. Quant à Milan, capitale de la Lombardie, elle offre encore quelques restes d’un art fort ancien, qu’on a même nommé style longobardique. Mais en Lombardie, comme dans les autres contrées italiennes, l’histoire ne devient guère lumineuse qu’à partir de Giotto.

Dès les premières années du XIVe siècle, le Giotto vint apporter dans le nord son style et ce germe de révolution que le XVIe siècle devait faire épanouir en mille fleurs. Aux artistes médiocres, le Giotto apprit du moins une manière préférable à l’ancien style, et il donna aux hommes supérieurs l’exemple d’obéir à leur propre originalité.

En 1306, d’après un manuscrit cité par Rossetti, le Giotto était à Padoue, cette ville presque vénitienne, qui devait, plus tard, former le Mantegna dans les ateliers du Squarcione. Il y peignit, avec les conseils du Dante, quelques traits de la vie de Jésus dans la petite chapelle de l’Arena. Nous le retrouvons ensuite à Ferrare où, selon Vasari, il laissa plusieurs ouvrages aux princes de la maison d’Este, dans le palais et à Sant’-Agostino. On voyait encore ces peintures à l’époque du Vasari. Puis voilà Giotto à Milan, en 1335, un an avant sa mort. Dans toutes les villes où il passait, les anciens peintres étudiaient ses œuvres ; la jeunesse adoptait son école, et souvent même on appelait ses élèves de Florence, pour le continuer. Cependant l’influence du Giotto ne doit être comptée que comme l’un des signes de cette