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sieurs sujets , et entre autres une magnifique Descente de croix. Tous ces morceaux furent recueillis plus tard par Messer Giovanni Gaddi, dans la maison duquel on les voit aujourd’hui, à Florence, sur la place di Madonna. Ces travaux mirent Sansovino en rapport avec Maestro Luca Signorelli de Cortona, Bramantino de Milan, Bernardino Pinturicchio (5), Cesare Cesariano, célèbre commentateur de Vitruve, et une foule d’autres personnages de distinction.

Bramante, pour arriver à ce que Jacopo fût connu du pape Jules II, lui fit confier la restauration de quelques antiques. Jacopo s’acquitta de cette tâche avec tant d’application et d’adresse, que Sa Sainteté et tous les artistes s’accordèrent à dire que l’on ne pouvait désirer rien de mieux.

Vivement aiguillonné par ces éloges, Sansovino se livra à l’étude avec une ardeur qui, jointe à certains excès de jeunesse, lui occasionna une grave maladie, qui le força de retourner à Florence, où l’air natal et les soins des médecins lui rendirent bientôt la santé.

À cette époque, Messer Pietro Pitti fut chargé de faire sculpter en marbre une Madone destinée à orner la façade de Mercato-Nuovo où est l’horloge. Cet honorable citoyen pensa que les vaillants maîtres, jeunes et vieux, qui se trouvaient à Florence, devaient être appelés à concourir pour ce travail. Quatre modèles furent présentés par Baccio da Montelupo, Zaccheria Zachi de Volterra, Baccio Bandinelli, et notre Sansovino. Lorenzo di Credi, peintre excellent et homme judicieux, proclama