Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vasari exécuta les décorations de la fête que donna la confrérie délia Calza in Canareio, il confia le soin de modeler en terre quelques statues et plusieurs termes à Tiziano que la fécondité de son imagination, sa facilité et sa célérité firent souvent employer à décorer des théâtres et des arcs de triomphe.

« Pietro da Salo fut pareillement élève du Sansovino. Jusqu’à l’âge de trente ans, il n’avait sculpté que des feuillages, quand, grâce aux leçons de Jacopo, il arriva en deux années à être en état d’aborder la figure, comme le témoignent quelques bons ouvrages de sa main que l’on voit dans la tribune de San-Marco, et une statue colossale de Mars qui orne la façade du palais public. Pour une cheminée d’une des salles du Conseil des Dix, Pietro fit deux figures, une d’homme et une de femme, qui se trouvent en compagnie de deux autres dues au ciseau de l’habile Danese Cataneo de Carrare. Pietro conduisit encore à bonne fin, pour Sant’-Antonio, trois statues plus grandes que nature, représentant la Justice, le Courage et un capitaine général de la flotte vénitienne. On lui doit en outre la Justice, dont est surmontée une des colonnes de la place de Murano ; et cette autre statue de la Justice qui, sur la place du Rialto, soutient la pierre où l’on fait les bans publics, et que l’on appelle il Gobbo di Rialto. Ces différents ouvrages ont valu à Pietro da Salo une grande réputation. À Padoue, notre artiste a sculpté une Thétis d’une rare beauté pour le Santo, et un Bacchiis exprimant le jus d’une grappe de raisin dans une coupe. Cette dernière figure est la