Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/316

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meilleure que Pietro ait jamais produite. Il la laissa en mourant à ses enfants qui sont disposés à la vendre à celui qui saura le mieux apprécier le talent de leur père.

« Au nombre des élèves du Sansovino, il faut encore ranger Alessandro Vittoria de Trente. Cet habile et studieux artiste a déployé, dans une foule d’ouvrages en stuc et en marbre, un talent vraiment distingué. On voit de lui, à Venise, devant la porte principale de la bibliothèque de San-Marco, deux grandes femmes en pierre, hautes de dix palmes, d’une beauté et d’une élégance admirables. Dans le Santo de Padoue il sculpta en pierre deux esclaves, une Renommée et une Thétis pour le tombeau des Contarini, et de plus un Ange de dix pieds de dimension que l’on plaça sur le campanile de la cathédrale de Vérone. À la même époque il envoya en Dalmatie, pour la cathédrale de Trau, quatre apôtres en pierre, hauts de cinq pieds, et pour la confrérie de San-Giovanni-Evangelista de Venise, il fit quelques gracieuses figures en argent et en ronde bosse, et un Saint Théodore pareillement en argent et haut de deux pieds. À San-Sebastiano, il laissa dans la chapelle Grimana deux statues en marbre hautes de trois pieds, puis il exécuta une Piété et deux figures en pierre pour San-Salvadore de Venise. Le palais de San-Marco lui doit un beau Mercure, et l’église de San-Francesco-della-Vigna, un saint Antoine, un saint Sébastien et un saint Roch en pierre, plus grands que nature. Pour le maître-autel de l’église de’ Crocicchieri, il modela en stuc deux figures