Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/336

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tune l’a comblé, s’est construit à grands frais, dans la rue des Moroni, une vaste et magnifique maison, qu’il a enrichie de tant de capricieuses inventions, qu’il est peut-être impossible d’en trouver une autre semblable dans toute la ville de Milan. La façade est ornée de pilastres surmontés de six captifs en pierre de taille et hauts de six brasses. Entre ces captifs sont des niches dans le genre antique, occupées par de petits Termes et par des fenêtres d’une forme aussi originale que gracieuse. Tous les détails des divers étages s’accordent parfaitement. Les frises sont couvertes d’instruments de peinture, de sculpture et d’architecture. La porte principale conduit à une cour au milieu de laquelle s’élèvent quatre colonnes qui supportent la statue équestre de Marc-Aurèle, moulée en plâtre sur celle qui est au Capitole. À cause de cette statue, Lione a dédié sa maison à Marc-Aurèle. Quant aux effigies de captifs, elles ont donné lieu à différentes interprétations. Outre la statue équestre de Marc-Aurèle, Lione a rassemblé dans sa belle et commode habitation tous les plâtres moulés sur les meilleurs ouvrages de sculpture antique ou moderne qu’il a pu se procurer.

Notre artiste a un fils nommé Pompeo, qui est aujourd’hui au service de Philippe, roi d’Espagne. Pompeo n’est point inférieur à son père dans la gravure des médailles, et dans l’art de jeter en bronze les figures. Il a pour concurrent, à la cour du roi Philippe, le Florentin Giovampaolo Poggini, auteur d’admirables médailles. Comme Pompeo est