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les effets produits par les ténèbres et par les flammes.

Les tableaux de Pierre Koeck dénotent une riche imagination (14). Il a fait de magnifiques cartons pour des tapisseries. Ses connaissances en architecture lui ont permis de traduire en allemand les œuvres de Sebastiano Serlio, de Bologne.

Jean de Mabuse fut, pour ainsi dire, le premier qui porta d’Italie en Flandre l’art de peindre le nu et de traiter les sujets poétiques. Il décora de sa main une grande tribune dans l’abbaye de Middelbourg, en Zélande.

Tous ces détails m’ont été fournis par le peintre Jean Stradan, de Bruges, et par le sculpteur Jean Bologne, de Douai, tous deux Flamands et excellents artistes, comme on le verra dans notre notice sur les Académiciens.

Arrivons aux maîtres flamands aujourd’hui vivants. Le premier d’entre eux est Franc-Flore, d’Anvers, élève de Lambert Lombard. Personne, dit-on, n’a mieux que lui exprimé la douleur, la tristesse, en en un mot, toutes les diverses affections de l’âme. Ses admirateurs l’égalent au Sanzio, et l’ont surnommé le Raphaël flamand. Il est vrai que ce titre ne nous semble pas entièrement justifié par les gravures qui ont été exécutées d’après les tableaux de Franc-Flore, mais il faut penser aussi que le graveur, si habile qu’il soit, reste toujours bien loin en arrière des originaux qu’il copie.

Franc-Flore eut pour condisciple dans l’atelier de Lambert Lombard, Wilhelm Rey, de Breda, homme plein de sagesse, de gravité et de jugement.