Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/395

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servés à Munich, à Nuremberg et à Coblentz, en sont la preuve. Leur auteur, auquel on a donné sans raison plausible le nom d’un orfévre et graveur contemporain, Israël von Meckenem, est malheureusement resté inconnu. Les fonds dorés, le jet des draperies, et d’autres particularités qu’on remarque dans les pages attribuées à cet artiste, rappellent encore le style de Meister Wilhelm ; mais l’exécution, l’agencement des groupes et le caractère des têtes, sont évidemment empruntés à van Eyck.

Les écoles de l’Allemagne méridionale ressentirent puissamment l’action de van Eyck. Ces écoles, comme tout le monde le sait, n’acquirent une grande importance que vers la fin du XVe siècle, grâce aux efforts de Frédéric Herlin, de Martin Schœngauer, de Jean Holbein le père, et de Michel Wohlgemuth. Or tous ces maîtres, non-seulement adoptèrent les procédés techniques perfectionnés par van Eyck, mais encore s’approprièrent son naturalisme et sa manière de disposer et de traiter les sujets. Frédéric Herlin surtout marcha scrupuleusement sur ses traces. Quant à Jean Holbein le père, Martin Schœngauer et Michel Wohlgemuth, tout en révélant un talent plus original, ils portent l’empreinte visible du style de van Eyck.

Au déclin du XVe siècle, van Eyck trouva aussi des adeptes fervents en Westphalie. Au commencement du siècle suivant, ses doctrines y fructifièrent au point qu’on y rencontre des tableaux qu’il serait facile de confondre avec ceux de l’école flamande.