Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/413

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à Pesaro, auprès de Guidobaldo, duc d’Urbin, qui l’employa à décorer un clavecin, comme nous l’avons dit ailleurs. Il fit, en outre, le portrait de ce seigneur et celui d’une fille de Matteo Sofferoni. Il peignit aussi à l’huile, dans les voussures d’une salle de la villa ducale de l’Imperiale, quelques figures à l’huile, auxquelles il en aurait ajouté d’autres, s’il n’eût point été rappelé à Florence par Jacopo Pontormo pour aider ce maître à terminer la salle de Poggio-a-Caiano.

À son arrivée à Florence, Agnolo fit, pour Messer Giovanni de Statis, une petite Madone d’une ravissante beauté, et peu de temps après, pour Monsignor Giovio, son ami, le portrait d’Andrea Doria. Il orna ensuite les lunettes d’une chambre de la maison de Bartolommeo Bettini des portraits de Dante, de Pétrarque et de Boccace. Lorsqu’il eut achevé ces tableaux, il reproduisit les traits de Bonaccorso Pinadori, d’Ugolino Martelli, de Messer Lorenzo Lenzi, aujourd’hui évêque de Fermo, de Pier-Antonio Bandini et de sa femme, et d’une foule d’autres personnages qu’il serait trop long d’énumérer. Il suffit de dire que tous ces portraits sont très-ressemblants, et d’un fini qui ne laisse rien à désirer.

Pour Bartolommeo Panciatichi, Agnolo exécuta deux grands tableaux de Vierges merveilleusement beaux. On lui doit encore les portraits de Bartolommeo et celui de sa femme, auxquels il ne manque que le souffle. Pour le même citoyen, il peignit un Christ en croix d’une telle perfection, qu’il est évi-