Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/419

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plan du Déluge, puis au bas de la Résurrection des morts, il couvrit de personnages, d’une rare beauté, un espace qui avait une brasse de hauteur, et comprenait toute la largeur de la façade ; enfin il termina entre les fenêtres un saint Laurent nu, couché sur une grille et environné d’enfants. Dans cet ouvrage, le Bronzino se montra bien supérieur au Pontormo son maître, dont il fit le portrait dans un coin de la chapelle, à droite du saint Laurent.

Le duc lui commanda ensuite une Déposition de croix qu’il envoya à Porto-Ferraio dans l’île d’Elbe, au couvent des Récollets, et une Nativité du Christ pour l’église des chevaliers de Santo-Stefano, récemment bâtie, ainsi que le palais et l’hôpital du même ordre, d’après les plans de Vasari. Ces deux tableaux se distinguent par la correction du dessin, la richesse de l’invention, le charme du coloris et le fini de l’exécution qui ne pourrait être poussé plus loin.

Le Bronzino a peint sur des plaques d’étain de dimension uniforme tous les grands personnages des deux branches de la famille Médicis, depuis Giovanni di Ricci et Cosme l’Ancien, jusqu’à la reine de France, et depuis Laurent, frère de Cosme l’Ancien, jusqu’au duc Cosme. Tous ces portraits sont rangés derrière la porte d’un cabinet que Vasari a construit dans les nouveaux appartements du palais ducal, et qui renferme une foule de statues antiques en marbre et en bronze, de petites peintures modernes, de miniatures précieuses et de médailles