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d’or, d’argent et de bronze. Les portraits dont nous venons de parler sont tous d’une ressemblance extrême ; aussi est-ce une chose vraiment digne de remarque que le Bronzino, au lieu de perdre son talent en vieillissant, comme la plupart des artistes, le voit au contraire s’augmenter à mesure qu’il avance en âge.

Tout récemment encore, Agnolo a fait, pour son intime ami don Silvano Razzi, religieux camaldule du monastère degli Angeli, de Florence, une sainte Catherine qui n’est inférieure à aucun de ses autres ouvrages, et à laquelle il ne manque, pour ainsi dire, que le souffle, et cette parole dont elle se servit, jusqu’à son dernier soupir, pour confesser le Christ, son époux divin. C’est donc à bon droit que don Silvano estime ce tableau plus que tous ceux qu’il possède.

Agnolo a exécuté, en outre, un portrait du cardinal Jean de Médicis, qui fut envoyé à la cour de l’empereur à la reine Jeanne, puis celui du seigneur don François, prince de Florence, dont la ressemblance et le fini sont extraordinaires.

Lors du mariage de la reine Jeanne d’Autriche, le Bronzino peignit, sur trois grandes toiles, qui furent placées sur le pont alla Carraia, divers sujets des noces d’Hyménée. Ces tableaux étaient d’une telle beauté, qu’ils méritaient d’être conservés éternellement, au lieu d’être employés comme une décoration temporaire.

Il y a peu de mois, Bronzino a terminé, pour le prince, un petit tableau qui n’a pas son pareil, et