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della Purificazione songea à représenter une tragi-comédie composée par Giovan-Maria Primenari et dont le sujet, tiré des livres des Rois, était le viol de Thamar.

Aristotile exécuta une magnifique décoration, pour cette pièce qui plut tellement au duc Alexandre et à sa sœur, que Leurs Excellences mirent en liberté l’auteur, qui était emprisonné, et n’exigèrent de lui en revanche qu’une nouvelle comédie.

Dès que Primerani se fut acquitté de cette dette, Aristotile disposa dans la loggia du jardin des Médicis, sur la place San-Marco, une perspective pleine de colonnades, de niches, de tabernacles, de statues et d’une foule d’autres somptueux accessoires jusqu’alors inusités, qui obtinrent un immense succès et contribuèrent à enrichir ce genre de peinture.

La comédie, dont le sujet était l’histoire de Joseph et de la femme de Putiphar, divertit beaucoup le duc, qui ordonna que l’on préparât, à l’occasion de ses noces avec madame Marguerite d’Autriche, un semblable spectacle dans le bâtiment de la confrérie des Tessitori, attenant au palais d’Octavien de Médicis, dans la via San-Gallo. Aristotile conduisit encore à bonne fin les décorations.

Lorenzino de Médicis, en sa qualité d’auteur de la comédie (3) que l’on allait représenter, dirigeait lui-méme tous les préparatifs. Comme il cherchait déjà les moyens d’assassiner le duc, son bienfaiteur, il songea à tirer parti de cette fête pour réaliser son projet.