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Pistoia, et Guittone d’Arezzo. J’avais retracé ces portraits avec soin d’après des bustes originaux ; aussi en fit-on de nombreuses copies.

La même année 1544, je fus conduit à Naples par don Giammatteo, d’Anvers, général des Olivetains, lequel me chargea de décorer le réfectoire d’un des monastères de son ordre, construit par le roi Alphonse Je fus sur le point de refuser ce travail ; car cet antique réfectoire, bas et sombre, me laissait peu de chances d’y exercer mon pinceau avec honneur. Mais tous mes scrupules furent contraints de céder devant les sollicitations de mes intimes amis, don Miniato Pitti et don Ippolito, de Milan, inspecteurs de l’ordre des Olivetains. Bien convaincu que je ne pourrais faire quelque chose de bon qu’en frappant les yeux par une foule d’ornements de stuc et de figures variées, je commençai par couvrir les voûtes de riches compartiments. Les matériaux qui avaient été employés à la construction des voûtes et des murs me rendirent cette opération très-facile. En effet, on se sert généralement pour bâtir, à Naples, de pierres de tuf, qui se taillent comme le bois, et même mieux. Je pratiquai donc aisément des compartiments carrés, ovales et octogones, en fouillant le tuf, et en ajoutant de nouvelles pierres aux anciennes, suivant le besoin. Lorsque j'eus mis en place mes stucs, qui furent les premiers qui aient donné à Naples l’idée du goût moderne en ce genre, je peignis trois tableaux à l’huile, de sept brasses de hauteur, sur chacune des principales parois du réfectoire. Les