Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/642

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’après les miens. Mais cette entreprise n’était point une de celles où un artiste peut déployer son savoir, car chaque jour le pape avait de nouveaux caprices, auxquels il fallait satisfaire, sous la surveillance de Messer Pier Giovanni Aliotti, évéque de Forli.

L’an 1550, mes affaires m’appelèrent deux fois à Florence. Je profitai du premier voyage pour terminer mon tableau de saint Sigismond. Le duc, ayant vu cette peinture chez Messer Octavien de Médicis, m’engagea à entrer à son service aussitôt que j’aurais achevé mes travaux de Rome. Je regagnai donc cette ville, et, après avoir mené à fin ce que j’y avais commencé, ainsi qu’une Décollation de saint Jean, qui fut placée, l’an 1553, sur le maître-autel de la confrérie délia Misericordia, je me disposais à regagner Florence, lorsque je fus forcé de décorer deux immenses loges pour Messer Bindo Altoviti. L’une de ces loges dépend de la villa de Messer Bindo, et l’autre de la maison qu’il possède à Ponte. La première est si vaste, que, pour la voûter sans danger, je fus réduit à la garnir d’armatures de bois, revêtues de nattes de cannes, que je couvris de stucs et de fresques, comme si elles eussent été construites en pierres. Cette voûte est soutenue par des colonnes de marbre aussi précieuses par leur antiquité que par leur matière. J’exécutai ensuite, pour une antichambre de Messer Bindo, quatre tableaux à l’huiie renfermant les quatre saisons de l’année ; puis je fis un portrait de femme pour mon ami Andrea della Fonte, au-