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cipales villes des états florentins, avec leurs fondateurs et leurs armoiries, de construire les escaliers principaux et la cour du palais, et de peindre quinze villes de l’empire et du Tyrol dans autant de tableaux.

Je dépensai aussi beaucoup de temps à la construction du palais des Magistrats, qui borde l’Arno. Jamais édifice n’a présenté plus de difficultés et de dangers ; car ses fondements reposent sur le lit du fleuve, et il fallait qu’il en fût ainsi pour établir la longue galerie qui traverse l’Arno, et conduit du palais ducal à celui des Pitti. Cette galerie fut terminée sous ma direction, et d’après mes plans, en cinq mois, bien qu’elle semble avoir dû exiger au moins cinq années de travail.

Je fus, en outre, chargé, à l’occasion des noces du prince, de faire reconstruire et agrandir, dans la principale tribune de Santo-Spirito, les machines nécessaires aux pieuses représentations que Fon donnait jadis à San-Felice. Ces machines furent perfectionnées de manière à prévenir tous les accidents qu’elles occasionnaient trop souvent auparavant. Je suis également l’auteur du palais et de l’église des chevaliers de Saint-Etienne, à Pise, et de la coupole de la Madonna-dell’-Umiltà, à Pistoia.

Si, malgré leurs imperfections, que je ne cherche point à dissimuler, ces ouvrages renferment quelque chose de bon, j’en rends des grâces infinies à Dieu, lequel, j’espère, me permettra de conduire à fin la décoration des parois de la grande salle du palais, à la satisfaction de mes seigneurs et maîtres,