qui, depuis treize ans, m’ont offert maintes occasions de travailler à mon honneur et à mon profit, en attendant que la fatigue et la vieillesse m’appellent au repos. Diverses raisons m’ont forcé d’exécuter à la hâte la plupart des ouvrages que j’ai mentionnés jusqu’ici ; mais j’espère qu’il n’en sera pas de meme pour les peintures des parois de la grande salle, car le seigneur duc consent que je m’en occupe à mon aise, en prenant tous les délassements que je pourrai désirer. Ainsi, l’an passé, il m’a permis de m’absenter pendant plusieurs mois, dont j’ai profité pour voyager, et pour revoir bon nombre de mes amis et les productions de différents artistes, comme je l’ai noté ailleurs. En dernier lieu, lorsque je me disposai à quitter Rome pour regagner Florence, j’allai baiser les pieds du pape Pie V, qui me demanda un tableau destiné au couvent del Bosco, qu’il faisait bâtir dans son pays natal, près d’Alessandria délia Paglia. De retour à Florence, je peignis, pour obéir à Sa Sainteté, une Adoration des Mages. Dès que Pie V sut que ce tableau était achevé, il m’appela à Rome pour me consulter sur divers projets, et notamment sur la continuation des travaux de la basilique de saint Pierre. J’expédiai d’abord mon tableau à Rome, puis je partis avec cent écus que Sa Sainteté m’avait envoyés pour me défrayer de mon voyage. Après avoir eu pendant un mois, avec Pie V, de nombreuses conférences, où je lui conseillai de ne rien laisser changer au plan de Michel-Ange, il m’ordonna de faire pour le maître-autel de l’église de son cou-
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