Aller au contenu

Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

notre collection nous en avons plusieurs dessinés de sa main, avec une perfection qui témoigne de son mérite et de son savoir. Il cultiva aussi la peinture et laissa quelques morceaux de ce genre, bien que la sculpture fût sa spécialité.

Rustici habitait à Florence la via de’ Martelli. Il profita de cette circonstance pour se lier avec la famille des Martelli, et surtout avec Pietro auquel il fit diverses figurines en haut-relief, et entre autres un Enfant Jésus, suspendu au cou de la Vierge, assise sur des nuages couverts de chérubins. Plus tard, il peignit à l’huile le même sujet en y ajoutant seulement des chérubins, en guise de diadème, autour de la tête de la mère de Dieu.

Lorsque les Médicis rentrèrent à Florence, Rustici se présenta, en qualité d’ancien protégé du magnifique Laurent, au cardinal Jean (1), qui lui fit un gracieux accueil ; mais notre artiste ne tarda pas à prendre en dégoût les mœurs de la cour, qui étaient si opposées à son caractère plein de droiture. Étranger à l’envie et à l’ambition, il préféra vivre en philosophe ami de la paix et de la tranquillité. Renfermé dans un cercle d’artistes et d’amis, il ne laissait pas cependant de travailler quand il en trouvait l’occasion.

L’an 1515, lorsque le pape Léon X vint à Florence, Rustici exécuta, à la prière de son ami Andrea del Sarto, plusieurs belles statues, qui lui valurent les bonnes grâces du cardinal Jules de Médicis (2). Ce seigneur le chargea de couronner la fontaine de la cour principale de son palais d’une figure en