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attaque

qu’on a soin de faire entrer dans les piquets pointus des gabions, qui surmontent le sommet, afin de les tenir ferme ; après quoi on les charge de terre. L’excavation de ces trois pieds de profondeur, fournit les terres nécessaires à remplir les gabions, et une masse de parapet formant un talus à terre courante du côté de la place, rempli de haut en bas, qui ne peut plus être percé que par le canon.

Quand les quatre premiers sapeurs sont las et qu’ils ont travaillé une heure ou deux de force, ils appellent les quatre autres, lesquels prennent la place des premiers et travaillent de même force, jusqu’à ce que la lassitude les oblige à rappeler les autres ; observant que celui qui a mené la tête, prend la queue des quatre, à la première reprise du travail ; car chacun d’eux doit mener la tête à son tour, et poser une pareille quantité de gabions, afin d’égaler le péril et le travail. De cette façon, on fait une grande diligence à la continue, quand la sape est bien fournie.

Au surplus, on marche à la sape non-seulement en avant, mais aussi à côté, sur les prolongemens de la droite et de la gauche ; et pour l’ordinaire, on voit des quatre, cinq et six sapes dans une seule tranchée, qui toutes cheminent à leur fin.

Dans le même temps celui qui dirige les sapeurs doit avoir soin de faire servir des gabions