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des places.

chées, et les régler comme si on était assuré que l’ennemi dût faire sortie ; en conséquence de quoi, bien instruire les postes de ce qu’ils auront à faire.

Ne pas tenir ferme dans des ouvrages imparfaits.VII. Ne jamais s’opiniâtrer au soutien des ouvrages imparfaits, mais céder et faire retirer les gens armés et les travailleurs sur le revers des places d’armes prochaines, laissant agir le feu de la tranchée, qui fera beaucoup plus de mal à l’ennemi que la résistance qu’on pourrait lui faire en s’opiniâtrant à tenir tête dans des lieux désavantageux, qui ne seraient pas en état.

VIII. Par la même raison, ne se presser point d’aller au-devant de lui, mais l’attendre ; le laisser engager et essuyer le feu des places d’armes, tant et si longuement qu’il trouvera à propos de s’y exposer ; et quand il sera affaibli et bien engagé, le faire charger par les grenadiers et gens détachés ; comptant que la garde de cavalerie qui aura eu le temps de venir, tombera sur lui de son côté, soit en le coupant ou le prenant par les flancs.

IX. Après avoir battu la sortie, ne la point poursuivre avec trop d’opiniâtreté, mais se contenter de la pousser et renfermer chez elle ; après quoi se jeter promptement dans la tranchée, pour ne pas demeurer exposé au feu de la place, qui étant préparé, sera pour lors fort dangereux.

Maxime certaine.X. Tenir encore une fois pour maxime très-certaine, de ne se jamais trop presser, mais de laisser agir votre feu quand il est bien disposé, et