Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
186
attaque

des madriers, remarquant que si c’est un fossé plein d’eau, il faut se mettre en état de commencer l’œil de la mine à un pied au-dessus de la superficie de l’eau, supposé qu’on ne la puisse pas rehausser : et si c’est un fossé sec, il le faut commencer le plus près du fond qu’on pourra, afin de tenir toujours le dessous.

Pl. 17.
Fig. 1.
Après la place préparée, on y fait porter 6, 7 ou 8 madriers de 7 à 8 pieds de long chacun, sur un de large, et 4 pouces d’épais, couverts de fer blanc, à cause des feux d’artifice : on les appuie bien joints les uns aux autres contre le mur, leur donnant assez de pied pour que deux mineurs se puissent loger dessous un peu commodément, et y travailler à leur aise.

On les couvre après cela de peaux de bœufs fraîchement tués, quand on en a, et on bouche l’ouverture sous les madriers du côté du flanc, avec des sacs à terre, donnant toute l’épaisseur qu’on peut à cet épaulement.

Après quoi, on fait entrer le mineur sous les madriers, qui commence aussitôt à percer dans le parement, et à s’enfoncer dans le corps du mur du mieux qu’il peut.

Inconvéniens de l’ancienne manière d’at­tacher le mi­neur. Il faut avouer que cette méthode est dure, longue, très-dangereuse, et qu’elle a fait périr une infinité de mineurs, car ils sont long-temps exposés : 1o  Au canon des flancs, dont l’ennemi vous