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attaque

nent des quartiers à quelque distance de la place, d’où ils harcellent sans cesse la garnison et les habitans par des partis, et par roder tout autour ; battre l’estrade le jour et la nuit sur les avenues, pour empêcher que rien n’y entre ni en sorte.

Siéges en règle. Quand ce blocus se convertit en siége réglé, on resserre davantage la place ; et, après avoir pris toutes les précautions possibles contre les secours et fait les préparatifs nécessaires, on ouvre enfin la tranchée par des avenues plus praticables. Sur quoi on doit observer trois choses :

1o D’éviter tous les endroits inaccessibles,

2o De ne point attaquer par des rampes unies et fort roides, le long desquelles les ennemis puissent rouler de grosses pierres, bombes, barils foudroyans, chevaux de frise roulans, chariots chargés de pierres et de feux, et autres artifices ;

Et 3o de ne point attaquer par des lieux trop sujets aux plongées de la place et tout-à-fait dénués de situation qui puisse avantager les batteries et places d’armes, mais bien par les plus accessibles et où le terrain sera le moins contraire ; car il est certain qu’il n’y a point de place élevée où il n’y ait des accès plus favorables les uns que les autres.

Après donc que, par d’exactes observations, on se sera bien assuré du fort et du faible de la place et ensuite déterminé sur le choix des attaques ; il faudra faire comme aux autres places dont il a été parlé ci-devant, et y employer le couvert