Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
245
des places.

prend poste le plus avantageusement qu’elle peut, et lui présente bataille.

Pour se mettre en cet état, l’assiégeante laisse au moins la tranchée garnie et fortifiée de quelques troupes, et le surplus faiblement investi de quelques autres pour garder le camp et les bagages. Ce moyen est très-hasardeux et peu sûr, c’est pourquoi je ne le propose pas comme bon.

Il y a celui de la diversion quand l’ennemi au lieu de secourir la place, prend le parti d’en assiéger une de son côté ; celui-ci ne secourt pas la place assiégée, mais il cherche à se consoler au meilleur marché qu’il peut de sa perte par la prise d’une autre place qui puisse lui tenir lieu d’équivalent. Ce qu’il y a pour l’assiégeant, c’est qu’il achève le siége en repos, et que si l’ennemi ne se presse, vous avez le temps de prendre la place peut-être assez tôt pour marcher au secours de celle qu’il assiége, et la sauver. Venons à la manière plus ordinaire des secours.

Dispositions d’une armée pour secourir une place. Une armée qui se dispose à secourir une place, se précautionne premièrement de tous ses besoins ordinaires et extraordinaires : les ordinaires sont les outils à remuer la terre et couper du bois, le canon et son attirail ; ceux-là la suivent partout ; les extraordinaires consistent à se munir de beaucoup de fascines et de claies pour combler les fossés des lignes ; ceux-ci se trouvent sur les lieux, et dans le temps et selon que les besoins le requièrent.