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attaque.

Cette armée ne manque pas de tirer aussi tout ce qu’elle peut de troupes de ses garnisons pour se renforcer. Cela fait, et l’armée en corps, elle s’approche peu à peu et prend poste près des lignes le 1654

1656.
plus avantageusement qu’elle peut. À Arras, l’armée française se campa à Mouchy-le-Preux, poste avantageux, et s’y retrancha ; à Valenciennes, les ennemis se postèrent à Famars, autre poste avantageux, où ils se retranchèrent pareillement : il ne faut pas douter que toutes les armées de secours n’en fassent autant, et qu’elles ne commencent par là, car elles n’iront pas étourdiment donner dans des lignes, au moment de leur arrivée ; on veut voir clair à ce que l’on fait ; et de plus, comme il est bon de laisser affaiblir les assiégeans, elle mesure son temps et se choisit une situation avantageuse à une lieue ou environ des lignes. Là elle se retranche et attend le moment du berger, pendant quoi elle se saisit des petits postes avantageux des environs qui peuvent lui être bons à quelque chose. Après cela, elle fait reconnaître les lignes, et ne manque pas de donner toute la jalousie possible aux assiégeans, et cela de tous côtés, ce qui ne se passe guère sans plusieurs petites affaires de cavalerie qui ne décident rien, et qu’on n’engage de la part des ennemis que pour avoir lieu d’approcher les lignes de plus près, et d’en reconnaître mieux les abords et de la part des assiégeans, que pour les en empêcher. Pendant que