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attaque.

elle se fera de jour ou de nuit ; si de jour, toute feinte étant inutile, l’ennemi se met en bataille, l’infanterie en première et deuxième lignes, et la cavalerie derrière elle en deux ou trois autres, chaque bataillon portant des fascines pour combler les fossés de la ligne. En cet état, et après avoir choisi l’endroit qu’il veut attaquer, il marche droit à la ligne, toujours en bataille, avec nombre de détachemens devant lui pour essuyer les premiers feux.

L’assiégeant qui a dû se préparer à tout événement, voyant l’ennemi venir à lui, ne s’endort pas ; il règle ses dispositions sur les siennes, et fait border ses retranchemens le plus épais qu’il peut, ce qui lui tient lieu de première ligne, derrière laquelle il en range une seconde, pour servir de renfort à la première, et derrière celle-ci, une ou deux de cavalerie, et tout cela composé des troupes tirées des quartiers éloignés qui ne paraissent pas pouvoir être attaqués.

Difficultés de forcer les lignes en attaquant de jour. Quand on a le temps de se préparer de la sorte, il n’est guère possible que l’ennemi puisse forcer la ligne, et je n’ai point ouï dire qu’on y ait réussi depuis très-long-temps, si ce n’est à celles de Casal, par M. le comte d’Harcourt, qui en vint à bout comme par miracle, après y 1640. avoir été repoussé trois ou quatre fois, et il y a plus de 60 ans que cela est arrivé.

Si l’ennemi prend le parti d’attaquer de nuit,