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des sapeurs.

Ce moyen est la levée et l’entretien d’une compagnie franche d’infanterie qu’on pourra appeler la compagnie des sapeurs, composée d’un capitaine, de quatre lieutenans, autant de sous-lieutenans, douze sergens, autant de caporaux, et de cent quatre-vingt-huit soldats, divisés par égales parties en hautes, moyennes et basses paies ; les officiers tirés du corps des ingénieurs, et les sergens et soldats de l’infanterie ; plus, quatre tambours et une charrette pour porter les outils propres aux ouvriers de cette compagnie qui auront des métiers convenables à son usage, le tout ainsi qu’il sera expliqué ci-après, et ladite compagnie armée de fusils boucaniers et baïonnettes à douille, de gargouchers et bandouillères faites comme celles que j’ai eu l’honneur de montrer au Roi avec les épées à l’ordinaire ; on se propose d’employer cette compagnie aux siéges, soit pour attaquer ou défendre, et dans les autres ouvrages de fortification, sans l’assujétir à aucune autre fonction, si ce n’est quand elle se trouvera n’avoir rien à faire, pour lors on pourra lui faire monter la garde comme les autres troupes, plutôt pour entretenir la discipline qu’autrement, car il lui arrivera très-rarement de se trouver ainsi.

Outre l’exercice commun de tout ce qu’on lui fera apprendre en perfection, on se propose de l’instruire sur tous les ouvrages appartenant aux