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des sapeurs.

beaucoup des plus considérables qui n’ont pas eu occasion de se signaler une fois en dix ans, toutes les autres troupes montant par tour à la tranchée, quoi fait elles sont hors du péril, et en repos pour cinq ou six jours ; mais celle-ci y sera toujours exposée depuis le commencement jusqu’à la fin, elle sera chargée de tout ce qu’il y a de plus dangereux dans un siége, et partagera elle seule la moitié des périls avec toute l’armée ; étant bien employée, elle sauvera une infinité de monde qui se perd dans les siéges, faute de conduite et d’adresse. Dans les places assiégées où elle se trouvera, elle aura la plus grande part à la fabrique des retranchemens et traverses, elle raccommodera les palissades rompues, posera les chevaux de frise, relèvera les parapets abattus, reposera les paniers et sacs à terre que le canon aura renversés, raccommodera les communications interrompues, ponts à fleur d’eau, traverses, barrières, et pourra servir aux mines, au canon, aux transports des munitions, et à quantité d’autres manœuvres de confiance, où il faut nécessairement des ouvriers sûrs et adroits.

Il faut ajouter à ce que dessus, que cette compagnie devant être toute composée de vieux soldats bien armés, et commandés par de bons officiers, pourra être de très-bon usage quand l’occasion se présentera de les employer les armes à la main, comme il peut souvent arriver dans les siéges. Je