d’efforts pour se rendre maître de l’Asie, et de beaucoup d’autres pays d’une étendue immense, qu’il n’en a fallu pour conquérir une partie des Pays-Bas,La poursuite d’une armée battue dans un pays fortifié, ne s’étend pas à plus de 2, 3 ou 4 lieues. qui ne contiennent pas la centième partie près, l’étendue de ceux-là. La raison en est évidente : c’est qu’une bataille perdue dans ces pays-ci n’a pour l’ordinaire que peu de suite. La poursuite d’une armée battue ne s’étend pas à plus de deux, trois ou quatre lieues au plus ; parce que les places voisines des ennemis arrêtent les victorieux, donnent retraite aux vaincus ; les empêchent d’être totalement ruinés, et font qu’à l’abri de leur protection ils se raccommodent en peu de temps, et obligent l’armée victorieuse à se contenter de la supériorité le reste de la campagne, ou au plus, de la prise d’une place qui lui coûte beaucoup, l’affaiblit considérablement, et donne temps à l’armée battue de se mettre en état de reprendre la campagne,Après une bataille perdue, dans un pays ouvert, le vaincu est obligé de recevoir la loi du vainqueur. et de se saisir des postes qui fixent les progrès de son ennemie ; au lieu que, dans ces vastes pays ou il n’y a point ou peu de places fortes, l’armée du vainqueur pousse l’armée vaincue jusqu’à son entière dissipation, qui est ordinairement suivie d’un saccagement de pays, qui le force à recevoir la loi du vainqueur. C’est ce qui arriva à Alexandre, qui, en trois batailles, se rendit maître de ce prodigieux empire des Perses ; et ce qui est arrivé à César après la conquête des Gaules, car il assu-
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