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des places.

pas obligé à combattre contre sa volonté : quand on peut gagner quelques jours, c’est un grand avantage.

Ces deux armées doivent toujours se tenir à portée l’une de l’autre, surtout dans les commencemens, afin de se pouvoir entre-secourir et tenir l’ennemi éloigné, qui doit de son côté appréhender de les approcher de trop près, crainte que les deux ensemble, si elles sont les plus fortes, ne tombent sur lui, et ne le prennent à leur avantage.

L’armée d’observationUtilité d’une armée d’ob­servation dans les commence­mens d’un siége. est encore d’un grand secours à l’assiégeante dans les commencemens du siége, parce qu’elle veille à sa conservation, la peut fortifier, escorter ses convois, lui fournir des fascines, et faire plusieurs autres corvées. Réciproquement l’armée assiégeante la peut renforcer dans le besoin, après les six ou sept premiers jours de tranchée, quand elle a bien pris ses avantages contre la place : c’en est encore un bien considérable, de pouvoir attaquer avant que l’ennemi se puisse mettre en campagne avec toutes ses forces, ou dans l’arrière-saison, après qu’une partie de ses troupes s’étant retirée, il n’est plus assez fort pour s’opposer à nos entreprises. Pour pouvoir exécuter le premier, il est nécessaire d’avoir de grands magasins de vivres et de fourrages secs à portée des lieux sur lesquels on veut entreprendre, et toujours une armée d’observation s’il est possible.