Page:Vaucaire - Effets de théâtre, 1886.djvu/27

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Il y pleut du raisin, du sucre et des cerises ;
La neige que l’hiver étale sur les toits,
Est une crème dont on se lèche les doigts ;
Le prince n’a qu’à dire un mot, à faire un geste,
Pour que de la façon la plus précise et leste,
Les décors de céans soient montés ou défaits.
Ô riche Fantaisie ! ô Jardins ! ô Palais !
Tombés d’un Paradis qui veut gâter la terre !
Sans chercher à comprendre un instant ton mystère,
Nous admirons tes gens, ta lumière et tes ors
Qui font briller cent fois plus tes luisants décors…

Et la pièce finit par une Apothéose :
Des nudités, du feu jaune, vert, bleu, blanc, rose,
Des cascades jetant une avalanche d’eau,
Et quand les spectateurs ont tout bien vu : — Rideau. —


Avant la fin du dernier acte
Et la chute de ce rideau ;
Partons pour que notre cerveau
Garde sa rêverie intacte.
Emplissons aussitôt nos yeux
De l’éblouissant éclairage.

Levons-nous avant que le soleil radieux

Soit éclipsé par un nuage !