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L'ANARCHISTE

qu’elle espère que vous reviendrez sur vos déclarations. Votre condamnation ferait deux victimes !… Pourquoi donc avez-vous pris sur vous ces crimes que vous ne pouvez avoir commis ?…

— Vous vous trompez. J’ai commis tous les crimes dont je suis accusé. Je ne regrette que ma maladresse, car j’ai atteint les innocents et n’ai pas toujours puni les coupables. Si j’étais libre de recommencer, je prendrais mieux mes mesures. Les compagnons seraient contents de moi !

— Les compagnons… quels compagnons ? Vous ne connaissiez personne, jadis ! Ce n’est pas en aussi peu de temps que vous avez pu organiser une bande et la discipliner. Vous n’aviez rien de ce qu’il fallait pour fabriquer vos engins explosibles ; avec quel argent vous seriez-vous procuré les matières nécessaires ?…

— Lorsque, dans le parti anarchiste, on a su mes intentions, l’argent m’est arrivé de tous côtés, car les révoltés sont légion, et j’en connais que nul ne soupçonne !… On sera bien étonné, un jour, de voir la société et ses lois tomber à l’abîme d’un seul coup, parce que le terrain lentement, mais sûrement, aura été creusé sous ses pas et sera devenu tellement mince qu’un simple choc l’aura détruit.

— Voyons, Jacques, revenez à vous ; ce n’est pas possible ! Vous n’avez pas combiné froide-