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L'ANARCHISTE

ment ces odieux forfaits ? Je ne veux pas arrêter ma pensée sur cette idée pénible, je ne veux voir en vous qu’un égaré et non un bandit. Vous êtes brave, généreux… Comment auriez- vous montré tant de lâche fureur et de basse préméditation ?

» Défendez-vous, je vous en prie, un seul mot peut vous réhabiliter. Dites moi que tout cela n’est que mensonge !

— Non, Monsieur. J’ai d’abord assassiné un brave homme qui ne me voulait aucun mal ; sans raison, pour le plaisir ! Puis, j’ai fabriqué moi-même les bombes qui devaient faire sauter quelques-unes des maisons habitées par nos ennemis. Arrivé à destination, j’ai procédé avec tant d’adresse que l’attention des concierges n’a pas été éveillée, et, quand les mèches ont été allumées, j’ai gagné la rue, paisiblement, sans remords…

» Ces explosions, vous vous en souvenez, furent terribles et les ravages tels que nous les désirions. Malheureusement, je le répète, ceux que nous visions ne furent pas atteints. C’est à recommencer ; mais l’expérience favorise le succès, et j’espère bien que les résultats de nos prochaines tentatives satisferont entièrement notre vengeance. La fabrication de la nitroglycérine n’est un secret pour aucun de nous ; nous avons des cartouches de dynamite en grande quantité, et nous savons comment renouveler sans cesse

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