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L'ANARCHISTE

savoir en profiter. Les plus humbles travaux n’empêchent pas le développement des facultés intellectuelles, et quand chacun devra coopérer au bien de tous, les hommes reconnaîtront qu’ils sont frères et que les dissentiments qui les ont divisés pendant si longtemps ne venaient que d’une criminelle organisation…, etc.

» Encore une fois, qu’on n’accuse personne. Je n’ai pas de complices, je suis seul coupable ! J’ai tué pour une noble cause et je meurs avec l’orgueil de mes actes ! »

. . . . . . . . . . . . . . . . .

Claudie m’attendait impatiemment.

— Est-ce aujourd’hui qu’on me rendra mon Jacques ? me demanda-t-elle dès la porte.

Je la contemplai avec une pitié attendrie.

Ses yeux vacillaient, ses narines se pinçaient, je ne l’avais jamais vue aussi pâle.

Un tremblement agita sa lèvre bleuie.

— Est-ce aujourd’hui ?… me demanda-t-elle plus faiblement.

Je pris, entre mes mains, sa main froide déjà.

— Oui, Claudie, c’est aujourd’hui. Votre bien-aimé va vous être rendu… Un peu de patience encore. Il est libre, maintenant… il vous attend !… Bientôt, bientôt vous le reverrez…